massacres de Scio/ η σφαγή της Χίου

24grammata.com/ γαλλικά/ ιστορία

Chios était une des plus riches de la mer Égée et les insurgés grecs tentèrent de la rallier à leur cause. Dès mai 1821, Iákovos Tombázis était passé demander l’aide chiote, sans succès. L’île craignait pour ses ressortissants disséminés dans tous les ports de l’Empire ottoman. Pour être sûr de la fidélité des habitants de l’île, le Sultan renforça la garnison et prit quarante otages au sein des plus riches familles. En mars 1822, une troupe samienne de klephtes débarqua sur Chios et prit la capitale. Le Sultan envoya son Capitan Pacha (amiral de la flotte ottomane), Kara-Ali, à la reconquête de l’île. Il pourrait disposer de l’aide de 30000 volontaires rassemblés à Chesmé, attirés par la perspective de butin.

La résistance des klephtes fut brève. Repoussés, ils finirent par évacuer tandis que la population commença à être systématiquement massacrée et les otages exécutés. Cependant, une bonne partie de la population fut plutôt réduite en esclavage et vendue sur les marchés soit de Constantinople soit de Smyrne, d’Égypte ou d’Afrique du nord. Certains d’entre eux furent rachetés par les agents diplomatiques occidentaux qui avaient aussi plus tôt essayé de sauver les habitants de l’île des massacres qui durèrent de mi-avril à fin mai 1822. Le 18 juin (6 juin julien) 1822, le capitaine psariote Constantin Kanaris coula le vaisseau amiral ottoman avec un brûlot, tuant l’amiral ottoman Kara Ali et 2000 marins turcs. Cette action est considérée par l’historiographie grecque comme ayant vengé les massacres de Chios.

La population de l’île au début de 1822 est estimée entre 100000 et 120000 personnes dont 30000 habitaient Chora, la capitale. Il y aurait eu aussi autour de 2000 musulmans sur l’île. Les estimations les plus courantes sont 25000 morts et 45000 personnes réduites en esclavage. 10000 à 20000 auraient réussi à s’enfuir.

Une immense émotion face aux horreurs commises traversa l’Europe, suscitant une première vague de philhellénisme. Castlereagh, le Foreign Secretary britannique, menaça l’Empire ottoman d’une rupture des relations diplomatiques. Eugène Delacroix exposa sa Scène des massacres de Scio au Salon de 1824. Charles X en fit immédiatement l’acquisition pour les collections du Louvre. En Russie, le prince Golitsyn organisa une collecte de fonds pour venir en aide aux victimes des massacres. Le recueil Les Orientales de Victor Hugo, comprend un poème « L’enfant grec » consacré au massacre de Chios.

www.memo.fr